Louis Cohen-Boyer, le cousin d’Amérique
Par Lionel Vella (Figaro Golf) – Publié le 08 février 2016
Louis Cohen-Boyer, le cousin d’Amérique
Par Lionel Vella (Figaro Golf) – Publié le 08 février 2016
Parti à dix-neuf ans suivre ses études universitaires aux Etats-Unis, le Parisien, néo-professionnel, s’apprête à lancer sa carrière à la fin du mois de février sur le Circuit satellite sud-américain, le PGA Tour LatinoAmerica. Découverte.
Il y aura un Français sur le PGA Tour LatinoAmerica qui débute à la fin du mois de février, du côté de Medellin, en Colombie (25-28 février). Son nom ? Louis Cohen-Boyer. A 23 ans, ce Parisien a décroché le 29 janvier à Buenos-Aires (Argentine) son droit de jeu sur ce Circuit satellite du tout puissant PGA Tour. Durant quatre tours, celui qui est passé professionnel le 1er janvier 2016 a constamment joué les premiers rôles, achevant cet exercice toujours stressant à une superbe deuxième place, à deux longueurs seulement derrière le Brésilien Rodrigo Lee. Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître !
« J’avais fait des tournois de préparation au tout début de l’année mais ces Cartes d’accession ont été ma première épreuve officielle en tant que joueur pro, explique-t-il calmement. Mais je ne dirais pas que cette qualification est un coup de maître. Je me suis juste préparé comme il fallait à cette échéance. Je ne m’attendais pas à moins, ni à plus. C’est évident que c’est un super résultat mais ce n’est finalement qu’une étape à franchir dans mon évolution. Je voulais me mettre dans les meilleures dispositions mentales pour performer. C’était ça le but final ! »
Levy et Sordet, camarades de promo
Né le 25 décembre 1992, Louis Cohen-Boyer a toujours porté les couleurs du Racing. « Je suis un pur Racingman», confirme-t-il dans un sourire. Champion de France amateur en 2006, il intègre à l’âge de 13 ans un Pole Espoirs tout en poursuivant ses études à Paris. Quand ses parents s’exilent dans le sud de la France, il rejoint le Pole France basé à Antibes (06). Là, en Première et Terminale, il côtoie Julien Brun, Alexander Levy ou encore Clément Sordet. « On était tout le temps fourrés ensemble, 24 heures sur 24 », se remémore-t-il, un brin nostalgique. Le Bac en poche, il reste six mois « en stand by » avant de trouver une université aux Etats-Unis. Il est recruté par la Wichita State University (Kansas), avec une bourse à 100 %, qui couvre à la fois ses études et ses déplacements golfiques. Un sésame obtenu grâce à une deuxième place au Doral lors de sa dernière année de Lycée. La Floride justement où, grâce à bestpar4, une compagnie spécialisée dans l’accueil de jeunes golfeurs souhaitant améliorer leur anglais et leur jeu dans une structure familiale, est aujourd’hui un peu comme sa seconde maison. Mais pourquoi avoir voulu tenter l’aventure américaine plutôt que de rester en France ?
« En côtoyant des joueurs comme Alexander Levy, je savais que je n’avais pas le niveau pour passer tout de suite professionnel, souffle-t-il, lucide. Je ne voulais pas non plus arrêter mes études après le Bac. Les Etats-Unis devenaient donc complètement logiques dans mon esprit. J’ai suivi deux bachelors en Business International et Marketing et j’ai décroché mon diplôme en décembre dernier. C’est tout frais ! »
Avec le coach de Jordan Spieth
Basé aujourd’hui à Orlando (Floride), Louis Cohen-Boyer a désormais hâte de rentrer dans le vif du sujet. Grâce à sa deuxième place aux Cartes, il est assuré de jouer au moins six tournois du PGA Tour LatinoAmerica. « Il y a un re-ranking juste après et on garde les 110 meilleurs pour le reste de la saison, ajoute-t-il. Je ne suis pas vraiment inquiet car en général, ce n’est pas un gros challenge…» Gonflé à bloc, il se sent donc armé pour affronter un Circuit éprouvant physiquement et mentalement, bien entouré par un staff 100 % américain, au sein duquel on retrouve Cameron McCormick, qui n’est autre que le coach de Jordan Spieth, l’actuel n°1 mondial.
« Le PGA Tour LatinoAmerica, c’est costaud, prévient-il. Il y a beaucoup de tournois (18), sur des parcours extraordinaires et dans des pays où le golf s’est clairement développé. Les cinq premiers en fin de saison montent sur le Web.com Tour, la passerelle pour le PGA Tour. C’est un vecteur de motivation extraordinaire. Une chose est sûre, je n’ai jamais douté au fait que je ne pourrais pas y arriver. Mon staff a totalement confiance en moi. Là, je pars à Dallas retrouver mon coach. C’est vraiment un expert du haut niveau. Il m’a fait prendre conscience que j’étais, en termes purement technique, déjà au haut niveau. Il fallait juste qu’il me le fasse comprendre. Je ne sais pas si j’aurais pu trouver cela en France… »
La finalité ? Le PGA Tour
Reste à boucler l’un des éléments peut-être les plus sensibles quand on décide d’épouser une carrière professionnelle : les finances et le sponsoring. En Argentine, pour les Cartes d’accession, notre jeune golfeur français a été aidé par une Agence immobilière basée à Paris, Consultants Immobilier. Faut-il préciser qu’une saison sur le PGA Tour LatinoAmerica tourne autour des 50 000 dollars (45 000 euros). « J’ai la chance de vivre aux Etats-Unis, d’être Français et de me déplacer en Amérique du Sud, lâche-t-il. Je suis assez polyvalent et j’ai donc la possibilité de représenter des entreprises ou des partenaires présents sur trois continents différents. Alors oui, je recherche d’autres partenaires. Je sais qu’il y a des gens qui aiment s’investir auprès de jeunes golfeurs pros. C’est pour eux un projet intéressant. »
Avant de conclure :
« Même si la France, Paris, le Racing et ma famille me manquent énormément, mon but, c’est les Etats-Unis. Et surtout le PGA Tour. Ce que je veux, c’est de pouvoir un jour jouer avec les meilleurs joueurs du monde ! Et c’est sur le Circuit US qu’on les trouve ! »
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