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Magazine n°17 – Dior – Sous toutes les coutures

Dior – Sous toutes les coutures

Aux Arts-déco, une rétrospective XXL fête les 70 ans de la maison Dior, synonyme d’élégante émancipation de la femme.

Il voulait être architecte. En à peine dix ans, de 1947 à son décès prématuré survenu le 24 octobre 1957, Christian Dior a su bâtir avec génie le socle d’une institution française au retentissement planétaire, toujours d’actualité. Il aura fallu patienter 30 ans afin de pouvoir admirer le nouvel hommage que les galeries des Arts décoratifs rendent à ce grand couturier, amateur d’art et ami d’artistes aussi fameux que Cocteau, Dali ou Giacometti. Et pour la première fois, le musée de la rue de Rivoli célèbre les 70 ans de la maison Dior en réunissant sa nef centrale aux espaces dédiés à la mode, soit près de 3 000 mètres carrés ! A l’intérieur, c’est une véritable profusion de pépites appartenant à l’univers de la mode féminine : plus de 300 robes haute couture, des paires de chaussures, des bijoux, des chapeaux, des sacs, des flacons de parfums… qui s’exposent en vitrine au regard du public. Le parcours suit une approche chronologique et didactique volontairement assumée. « Ce chemin thématique dépasse le geste initial du fondateur de la maison Dior. Il le prolongeen montrant comment les six directeurs artistiques qui lui ont succédé on su continuer de faire rayonner ces quatre lettres synonymes de haute couture en France et dans le monde entier », expliquent les commissaires de l’exposition, FlorenceMüller (conservatrice des arts du textile et de lamode au Denver art Museum) et Olivier Gabet (directeur des Arts décoratifs).

Femmes, femmes, femmes.

Après un rappel de la vie de Christian Dior, son enfance normande, son activité de galeriste entre 1928 et 1934, ses affinités artistiques, son amour des jardins… on saisit mieux l’influence de la peinture et de la sculpture dans les modèles de robes qu’il dessinera pour des femmes-fleurs modernes aux jupes-corolles, tailles fines, hanches et poitrines accentuées. A l’image de la silhouette de l’iconique tailleur Bar caractéristique du fameux « New look », ce séisme qui secoua la planète lors du premier défilé de Christian Dior, le 12 février 1947, financé avec l’aide du magnat du textile Marcel Boussac. On découvre en filigrane l’influence des fêtes galantes et des fastes de la cour dans les « robes de princesse » alliant strass et frivolités. Un quart des robes présentées ne sont-elles pas brodées de cristaux Swarowski ? Par ailleurs, beaucoup de modèles sont présentés dans des versions miniatures qui ne dépareilleraient pas dans le décor d’une maison de poupée. Autre clé à la compréhension de cette incroyable sucess story : l’essor de la photographie de mode, extraordinaire faire-valoir des modèles de la marque qui s’affichent aux yeux de toutes sur le papier glacé des pages des magazines.

Retour vers le futur

Six galeries présentent le travail des successeurs de la célèbre maison du 11 avenue Montaigne : Yves Saint-Laurent, Marc Bohan, Gianfranco Ferré, John Galliano, le belge Raf Simons et l’italienne Maria Grazia Chiuri, l’actuelle détentrice du flambeau. Le parcours s’achève dans le somptueux cadre de la nef, gigantesque pièce montée décorée comme une salle de bal réunissant pour la première fois à Paris des modèles portés par des clientes célèbres : les princesses Grace de Monaco et Lady Diana, Charlize Theron, Jennifer Lawrence, etc. Et dehors, Dior continue plus que jamais de faire rayonner sa saga vestimentaire à nulle autre pareille. Lors de sa visite officielle à Paris, le 13 juillet dernier, Melania Trump, première dame des Etats-Unis, portait une jupe-tailleur rouge coquelicot vintage cintrée à la taille, siglée Dior !

Propos recueillis par Emmanuel Monvidran.

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